La digitalisation de la chaîne logistique progresse à grands pas, et les technologies d’automatisation trouvent désormais leur place jusque dans les tâches historiquement fastidieuses, comme l’inventaire.
Parmi les innovations les plus prometteuses : les drones d’inventaire.
Avec à la clé une réduction des temps d’inventaire, une amélioration de la précision des données et des bénéfices concrets en matière de sécurité pour les opérateurs logistiques.
Mais ces outils automatisés sont-ils capables de remplacer les méthodes de comptage traditionnelles ? Quelles performances peut-on réellement en attendre ? Sont-ils capables de réellement compter les colis ? On fait le point sur leurs capacités réelles.
De quoi sont composés les drones d’inventaire ? Quelle est leur fonctionnalité principale ?
- capteurs de dernière génération,
- lecteurs de codes-barres ou QR codes,
- caméras haute résolution,
- modules de vision par ordinateur,
- technologie LIDAR (Light Detection and Ranging),
- systèmes de navigation autonomes.
Ces technologies vont leur permettre de se déplacer de manière autonome ou semi-autonome dans les
entrepôts, de cartographier les espaces et de repérer les articles avec une grande précision.
Leur fonctionnalité principale est de scanner et identifier les codes-barres ou autres données visibles
(description, quantité, référence) pour mettre à jour le WMS ou valider les opérations d’inventaire.
Quelles sont les conditions favorables à une identification réussie ?
- Étiquettes en visibilité directe (moins fiable en fond de palette ou derrière d’autres cartons),
- Étiquetage clair, lisible et standardisé,
- Disposition structurée et régulière des colis.
En revanche, plusieurs facteurs dégradent les performances :
- Environnements en vrac ou désorganisés,
- Absence d’étiquetage ou étiquettes non standardisés,
- Présence de films plastiques opaques ou reflets lumineux.
Peut-on vraiment compter les cartons sur une palette avec un drone ?
Ce que font réellement ces outils :
- Détection de présence à un emplacement donné
- Lecture d’étiquette en façade
- Estimation du nombre de cartons visible sur une face
- Inférence du volume total, basée sur une profondeur supposée
Par exemple, si 9 cartons sont visibles de face , le système peut supposer 3 rangées similaires derrière (il infèrera qu’il y a 27 cartons sur la palette). Mais cette inférence visuelle est imprécise et n’équivaut pas à un comptage réel, notamment d’un point de vue comptable.
Limites de l’inférence visuelle en comptage automatisé :
Certains systèmes avancés peuvent estimer le volume ou la taille des colis en s’appuyant sur :
- la reconnaissance d’objets,
- la densité des empilements,
- ou la comparaison avec des données historiques.
Mais cette approche, bien qu’utilisable pour un contrôle rapide, comporte une marge d’erreur non négligeable, en particulier lorsque les colis sont empilés de manière irrégulière ou que leur forme ou visibilité est partiellement obstruée.
⚠️ Résultat : l’inférence ne permet pas un comptage fiable pour un inventaire fiscal ou un inventaire tournant réglementaire.
Les drones d’inventaire, un levier de fiabilisation puissant…à condition d’être bien préparés.
Comme vous avez pu le lire à travers cet article, les drones sont des outils adaptés pour détecter la présence de colis, récupérer les informations sur des étiquettes et sécuriser et fiabiliser les opérations d’inventaires. Mais sont aujourd’hui incapables de compter avec précision, même si ils peuvent tout de même jouer un rôle stratégique important si les process sont bien définis en amont (standardisation, vérification, réétiquettage, formation du personnel..)